Tableau 3
Kierkegaard, Copenhague
5 mai 1813 - 11 novembre 1855
Kierkegaard
meurt en 1855 à Copenhague, sa ville natale, le 11 novembre,
en la fête de Saint-Martin.
Le
défunt s'éteint à l'âge de
42 ans au terme d'une existence marquée au coin d'une
exceptionnelle fécondité littéraire,
fort diversifiée au demeurant, comme l'indique la
multiplicité de ses pseudonymes au long de sa
carriàre d 'écrivain.
Il
dessine au travers de ses écrits une attitude philosophique
originale sans toutefois verser dans une volonté de "faire
système".
Elève
de Hegel il s'opposera frontalement à son maître,
auquel li reproche de tourner le dos, sous prétexte de
philosophie, au terrain même de l'existence. Or il voua sans
cesse, lui, une fidélité à ce terrain
de l'existence comme champ opérationnel de sa
réflexion.
Il
s'agit donc bien d'existentialisme et d'existentialisme
"chrétien" car Kierkegaard se présente toujours
comme un "vrai chrétien".
Vrai
chrétien, certes, encore que lucide à
l'égard du christianisme, qui fait, selon lui, la part trop
belle aux institutions hiérarchiques: son frère
ainé sera, au cours de sa carrière
ecclésiastique luthérienne,
évêque d'un diocèse de
l'église danoise d'état, ce qui ne l'enchante
guère.
Pour
en revenir à une visée
littéraire, on se réfèrera
à l'excellent article de Vincent Delecroix,
maître es sciences kierkegaardienne, paru dans le dossier
n°463 du Magazine
Littéraire (avril 2007), sous le titre" la
littérature laboratoire de la pensée".
Kierkegaard
lui-même dans
l'œuvre
intitulée L'alternative
, distingue trois stades dans le progrès de l'existence:
l'esthétique, l'éthique et le religieux.
L'esthétique,
terrain du JE romantique, lesté de narcissisme;
l'éthique étant la strate du JE qui dit "je
dois", placé sous le signe de la loi; le religieux enfin,
voix du JE s'abîmant avec Crainte et tremblement
(1843) devant la majesté divine, puis aussitôt
restitué, repris dans le consentement au mystère
de la foi.
Le
Christ, passion de toute sa vie, au point que l'on a pu donner un
ouvrage de 288 pages uniquement composé d'extraits
tirés de son Journal
intime consacrés à la figure de Jésus
et de son Evangile (Bonne Nouvelle).
De te in hoc libro narratur. On
peut reprendre le texte de cet adage auquel Kierkegaard, dans ses
ouvres a maintes fois recours: "c'est de toi, dans ce livre - l'
Evangile- dont il est question".
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