Tableau 27
L'abbé Mugnier
1853-1° mars 1944 et Nietzsche
Bonne
nouvelle : le succulent journal de l'abbé Mugnier vient de
reprendre le chemin des librairies. Il avait été
publié en 1985 au Mercure de France dans la collection "Le temps
retrouvé".
A cette occasion le Magazine Littéraire
dans son numéro de nov-déc.2017 a consacré
un long article à l'événement (p.54-56). Article
illustré d'une photo où l'on voit l'ecclésiastique
à côté se son ami Jean Hugo dans la cour du Mas de
Fourques 'près de Lunel), propriété de ce dernier.
Vis
ion
qui me remet en mémoire, le jour dans les années 1947-48
où je faisais visiter à Jean Hugo le couvent de Saint
Maximin (Var) où il était venu visiter le père
Rzemuski, impressionné que j'étais par l'allure du
descendant d'un tel aïeul, en dépit de son extrême
gentillesse, dont je garde le souvenir.
Au
nombre des amis de l'abbé figure Ferdinand Bac (1859_1952),
petit fils de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie (dans
une lignée clandestine) esthète bien connu dans les
milieux cosmopolites et mondains pour ses talents d'architecte
paysagiste, spécialiste des beaux jardin qu'il a crées
sur la Côte d'Azur ainsi que sur la Riviera.
Or
cet ami de l'abbé Mugnier a lui aussi été un
diariste et la remarquable éditrice qu'est Claire Paulhan a
publié le premier tome de ce journal de F. Bac l'année
1919 en 2000 (274p.) Bien sûr le nom de l'abbé
paraît maintes fois sous la plume de Bac (voir index)..
Les
deux amis avaient coutume, venu le temps des vacances d'unir leur
condition de célibataires pour s'offrir des voyages de culture
européenne? Ce fut le cas en août 19 au lendemain de la
terrible guerre mondiale et ils dirigèrent leurs pas vers
l'Allemagne. A la mi-août, Bac rapporte une conversation avec
l'abbé qui concerne ce qui fut pour celui-ci un tourment
constant: le destin de Nietzsche, son journal en atteste (p.104)

En
relisant le récit de cette pathétique rencontre, je me
remémore les propos de notre professeur de
rhétorique à Beaucaire en 1941-42, l'abbé Bost,
qui nous proposait en modèle, à nous jeunes
"rhétos" l'abbé Mugnier qu'il avait beaucoup
fréquenté lors de ses études à la Catho de
Paris.
Il
me semble que ce cher professeur avait raison de faire l'éloge,
devant nous, de celui dont on disait à Paris "qu'il n'aurait
jamais raté un seul pardon"(1)
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(1) on lira aussi avec profit L'abbé Mugnier de Ghislain de Diesbach, Editions Perrin, 2003, (340 p.).