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Tableau 21
Les Gracques et nous
Les changements de gouvernement qui ont déjà eu lieu invitent à la réflexion.
Où
l'on voit clairement que le Président lors de son premier choix
avait fait la part belle aux ministres venant du milieu que l'on
peut étiqueter après Tacite, comme proceres, à savoir des citoyens de premier plan ayant choisi d'entrer en politique et en faire leur métier.
Dans le deuxième choix (il y en aura sous peu un troisième) il a misé sur les periti
(experts), des hommes et des femmes venus de la société
civile, au sein de laquelle ils avaient fait preuve de leur
compétence dans les affaires qui relevaient de leur profession.
Le bouleversement politique que nous venons de vivre, nous fait
souvenir d'une crise toute semblable à laquelle eut à
s'affronter l'Etat de la Rome antique au cours d' l'année
134-133 avant J.C..
La crise couvait sur les rives du Tibre depuis une bonne trentaine
d'années mais venait alors de subitement s'aggraver, sous le
consulat de Scipion-Emilien, avec les mouvements de contestation et de
revendications , fomentés par les divers partis populistes et
l'état (senatus romanus), voyait soudain vaciller tout le système ainsi que tout l'appareil de son édifice administratif.
Le socle qui supportait l'ensemble ainsi menacé était
lui-même plus qu'effrité. On ne tenait plus compte de ce
qui avait fait la force de la res publica romana au temps d'un Caton l'Ancien où chaque citoyen était convié à vivre selon un idéal de virtus.
Cicéron dans un de ses discours politiques, n'hésite pas
à dire qu'il faut, selon lui, dater des années
134-132 le début de l'ère de liberté
civique, inauguré par le changement de régime dû
aux Gracques.
Ce changement est à porter au bénéfice d'un jeune homme de 28 ans, Tiberius Gracchus,
petit-fils de Scipion l'Africain (pas un homme, une légende) qui entre
sur le devant de la scène politique exactement le 10 décembre 134 à la
faveur d'un renouvellement du personnel politique d'état , et qui sans
plus tarder, se mit à bousculer la marche des événements en proposant
un plan de réajustement des lois agraires.
Avec son frère Caius
et son beau-père Apicius, ils formèrent un triumvirat qui s'attacha à
réaliser ce plan. Changement qui ne manqua pas de se révéler plus
difficile que prévu à réaliser.
Le mérite d'un tel effort fut de redonner aux citoyens romains
le sens des exigences de probité, de rigueur qu'exige la virtus, source de force.
A
leur mère Cornelia, fille de Scipion l'Africain revint le mérite
d'avoir formé ses fils en vue de cette tâche de restauration de
l'esprit démocratique. Fidèles à l'exemple donné par leur aïeul et
leur mère, ils doivent eux aussi d'être entrés dans la légende.
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