Paul Amargier

GalerieXV.Montpellier 15 juin 1924


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Tableau  20


Montpellier 15 juin 1924

 
En ce dimanche des Ides de Juin  je vis le jour au sein de mon cher vieux Clapas au 9, Rue Sainte Ursule. Ce nid je dus le quitter à l'âge de 5 ans pour m'en aller rejoindre dans les Cévennes mes parents, au bois de  Camont. Transplantation qui n'alla point sans quelque difficultés. Peu à peu cependant, je devins un cévenol véritable, maintenant fixé depuis 1954 sur les rives de l'antique Lacydon.
Il est donc légitime qu'en ce jour je me retourne vers ce point d'origine, la capitale du Bas-Languedoc méditerranéen.  Ayant par ailleurs passé au long de la seconde moitié du XX° siècle toutes les étapes d'une carrière de médiéviste, qui fut mon métier, il est normal que j'aborde  avec cette préoccupation le propos de ce jour.

***

Durant la décennie 1338-48 précédent le fléau européen de la peste noire, dont les ravages disloquèrent bien des choses, le diocèse de Maguelonne, dont ressortissait Montpellier, connut l'action vigoureuse d'un évêque, Arnaud de Verdale, décidé à rendre l'ensemble des territoires relevant de sa charge, dans l'axe d'une fidélité politique promise et tenue à l'égard du pouvoir représenté par le roi capétien, Philippe le Bel.
En 1371, C'est son successeur Charles V le Sage, qui présid
Charles V le sagee aux destinées de la couronne. En  butte aux attaques incessantes de son beau -frère, roi de Navarre, Charles le Mauvais, expert en félonies  diverses. Elles cristallisèrent alors autour de Montpellier où le Navarrais détenait, par suite de successions, une part de seigneurie.
Dans un souci de bonne entente Charles V décida de m
ettre Charles le Mauvais - au traité de Vernon- en possession de la totalité de la seigneurie  montpelliéraine.

Les réformes voulues par le monarque à tous les  plans (fiscaux, ju
diciaires) dans le Royaume, pour le redressement du pays. A cet égard est riche de signification "l'instruction pour la conservation des droits de souveraineté et autres droits royaux, dans la ville et baronnie de Montpellier, cédées au roi de Navarre".
La maladresse de Charles V fut de nommer son frère Louis d'Anjou à la tête de sénéchaussées languedociennes avec pleins pouvoirs. Ce dernier en profita pour s'arroger des privilèges régaliens. A ce titre - pour se procurer des ressources -  il se fit octroyer  une augmentation constante du taux fiscal - fiscalité inique dont le poids devint vite intolérable.  Ou soumission, ou rébellion.

Déjà peu enclins à servir le pouvoir français, les montpelliérains optèrent pour la rébellion. Le pouvoir royal réagit en envoyant vers la ville rebelle une délégation de nobles de haut rang  pour en conférer avec les consuls au mois d'octobre 1379.
Le dialogue tourna à l'affrontement, le 25 de ce mois par une émeute populaire. On vit toute une populace  en armes se diriger vers la salle aulique où se tenait la conférence  des proceres qui furent agressés. Au soir de cette journée sanglante on dénombrait 80 cadavres de victimes massacrées. On sut dès lors à Montpellier que les lendemains ne chanteraient pas. Et aujourd'hui, pour nous? Qu'en sera-t-il demain?