Paul Amargier

Billet septembre 2012

 

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septembre 2012

Jeux Olympiques

Il y a un mois, le spectacle offert par les Jeux Olympiques de Londres me donnait l'idée de revenir aux Tableaux de voyage d'Henri Heine.

De relire les pages qu'il consacre à l'Angleterre, lors de son séjour de 1828, ne m'a pas déçu. Dès les premières lignes intitulées "sur la Tamise", j'ai été comme toujours happé par la verve irrésistible du chroniqueur. En particulier lorsqu'il aborde la question qui le hantera toute sa vie, de la liberté. D'où un bref et savoureux essai d'histoire des civilisations comparées:

"L'Anglais aime la liberté comme sa femmecleomelos coupe 510 -500 A JC légitime; il la possède, et quelque fois il ne la traite pas avec un tendresse particulière, il sait pourtant au besoin la défendre comme un homme et malheur à l'habit rouge qui pénètre dans le sanctuaire de sa chambre à coucher, qu'il soit galant ou sergent.

Le Français aime la liberté comme la fiancée de son choix; il brûle pour elle, il s'enflamme, il se jette à ses pieds avec les protestations les plus exagérées, il se bat pour elle à mort et pour elle il fait mille folies.

L'Allemand aime la liberté comme il aime sa vieille grand-mère."

Qui pourrait prévoir la tournure que prendront les évènements domestiques dans chacun des trois cas? Peut-être l'Anglais pris de dégoût pour sa bourgeoise lui passera-t-il la corde au cou. Plus vraisemblablement le Français trompera sa fiancée, succombant aux charmes de l'utopique égalité. Quant à l'Allemand, hésitant à pousser sa mémé dans les bégonias, il finira par lui ouvrir sa porte.

On peut rêver à ce que Heisse aurait trouvé pour commenter la version anglaise des Jeux Olympiques de l'Antiquité retrouvés grâce au baron Pierre de Coubertin.

Quel beau spectacle nous ont donné tous ces athlètes décidés à illustrer la devise des Jeux de la Nouvelle Ere, forgée par le Père Didon: "Citius, plus vite; Fortius, plus fort; Altius, plus haut!"

Et c'est bien le cas d'ajouter  Sursum Corda!



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