Paul Amargier

Billet septembre 2010

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septembre 2010

Un ami

Au chapitre de mes mélancolies intimes est venu s'ajouter début août les nouvelles de la disparition d'un ami, le peintre alésien Piere Chapon, survenue à la veille de ses 90 ans.

Jusqu'à son dernier souffle il aura eu la chance de pouvoir faire face à sa vocation, peindre. Le dimanche 1° août il était encore à Sauve,  où, depuis 40 ans, il animait un centre d'amateurs d'art pictoral, où, je n'en doute pas, sera perpétué son souvenir au long des décennies à venir.

Personnellement je ne puis oublier la matinée passée auprès de lui, en compagnie d'un autre ami cher, Jean Bernard, grâce à qui j'ai pu le découvrir et le rencontrer dans son atelier sis sur les pentes conduisant à l'Ermitage, haut lieu alésien. Quel accueil chaleureux et quelle générosité! C'était là toute son humanité, rayonnante du bonheur de créer.

D'autres diront , je l'espère, les qualités de son art. A mes yeux il se présente, avant tout, comme "tellurique". C'est la terre cevenole, passionnément chérie, qui éclate dans toute sa force au coeur de ses toiles, magnifiée avec franchise et allégresse. Avec tendresse aussi, spécialement dans la série monumentale dédiée à la gloire de la mine et des mineurs, ce milieu minier auquel il se sera, toute son existance dédié sans compter.

J'ai le privilège d'avoir sous les yeux une longue lettre qu'il m'écrivait un mois avant sa mort, ô combien émouvante, où il me dit à quel point son effort  constant aura été de se mettre au service des autres. Oui Pierre était un chrétien, de la commune espèce certes  -selon moi la meilleure- semblable, si l'on veut un modèle, à Joinville, l'un et l'autre miroir de candide probité. Au terme de sa missive, après m'avoir embrassé, il me disait " A bientôt". Je rends grâces au Seigneur d'avoir accordé à son serviteur de réaliser une si belle vie et une oeuvre  ben granado, comme nous disons  en lengo nostro.

 

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