Paul Amargier

Billet octobre2013

 

Acccueil

Index billets d'humeur

Présentation

Avec Paul Valery : rencontres et propos

Jean Paulhan Qui êtes-vous?

Bibliographie

En librairie

Liens et contact

 

octobre 2013

A. Chénier

 Le 25 juillet dernier je trouvais ma pensée toute entière requise par le souvenir d'André Chénier, ce poète exécuté à la fleur de l'âge, en 1794 (7 thermidor an II: 25 juillet). C'était deux jours avant la chute de Robespierre...

"Pleurez, doux alcyons, ô vous oiseaux sacrés, oiseaux chers à Thétis, doux alcyons pleurez". Et nous avec.

Chénier appartient à la phalange poétique de premier rang. Son génie risque d'occulter l'excellence de sa prosChéniere, lui qui n'hésitait pas à revendiquer pour son style "d'atteindre à la savoureuse et succulente beauté d'un Salluste".

Dans ses écrits politiques nous le voyons revenir fréquemment au rôle, selon lui, dévolu à la recta ratio au sein de l'action civique. Nos propos du mois dernier.

Il n'est que de se référer au texte paru sous sa signature dans le n°13 du Journal de la Société de 1789, sorti des presses en date du 24 août 1790 sous le titre: "Avis aux Français" dont voici un paragraphe:

"Rien ne presse un Etat que l'innovation; le changement donne leur forme à l'injustice et à la tyrannie. Quand quelque pièce se démanche, on peut l'étayer; on peut s'opposer à ce que l'altération et corruption naturelle à toutes choses ne nous éloigne pas trop de nos commencements et principes; mais d'entreprendre de refondre une si grande masse et de changer les fondements d'un si grand bâtiment, c'est à faire à ceux qui, pour décrasser, effacent, qui veulent amender les défauts particuliers par une confusion universelle, et guérir les maladies par la mort"ç

Il est certain qu'aux yeux d'un Robespierre, la lecture d'une telle prose ne pouvait que désigner son auteur pour l'ultime supplice, qu'il devait donc subir quatre ans plus tard, le 25 juillet 94.

Ô idéologie, que de crimes l'on commet en ton nom?



Retour à liste des billets d'humeur