Avec Paul Valery : rencontres et propos
octobre 2011
H.B. 1811
H.B. est le sigle dont les "beylistes" usent pour désigner Stendhal: Henri Beyle, né à Grenoble le 23 janvier 1783, baptisé le lendemain...
En 1811, H.B. entre dans sa 28° année, peut-être la plus heureuse de celles vécues par lui au long de son existence ( mort à Paris à l'âge de 59 ans, le 23 mars 1842).
Il dispose alors de chevaux, de voitures, fréquente les grands de l'Empire à son apogée. Le 3 août 1810, en effet il a reçu la bonne nouvelle de sa nomination comme auditeur au Conseil d'Etat, chargé, trois mois plus tard, de l'inspection du mobilier des bâtiments de la couronne, travaillant à ce titre, auprès de Vivant Denon, à l'inventaire du Musée Napoléon.
H.B. se trouve donc enfin établi, voire lancé. Il va pouvoir réaliser le rêve consigné dans son journal à la date du 9 octobre 1810: " je ferai tout au monde pour aller en Italie en 1811".
Dès le 17 mars 1811 il n'hésite pas à inventer lui même le "beylisme", le mot surgissant sous sa plume, pour la première fois, au sujet de son ami Crozet: "il faudrait le rendre "beyliste"."
C'est donc un homme sûr de lui qui, le 29 août 1811, prend à huit heures du matin, sur le pavé parisien, la diligence qui lui permettra d'arriver à Milan le 7 septembre, ivre de retrouver les sensations qui furent les siennes lors de son premier séjour, inoubliable, onze ans auparavant.
Sur sa tombe il se proclame Milanese . Rome cependant fut pour lui, aussi particulièrement attractive...
Delécluze nous rapporte une anecdote. Alors qu'en compagnie d'H.B. il développait une théorie d'architecture qui lui était chère, bannissant l'emploi du dôme dans la construction monumentale - Et montrant à son interlocuteur la coupole de Saint-Pierre, il lui demandait: "Dites-moi à quoi cela peut-il servir?". A quoi H.B. rétorquait: " Mais tout simplement à faite battre le cœur!"
Voilà pourquoi H.B. demeurera toujours infiniment cher aux âmes sensibles.