Avec Paul Valery : rencontres et propos
Novembre 2006
Billet en marge du jansénisme
Un travail récent conduit avec mes amis Nicole Toscan et Gianni Mallen, publié dans le n° 82 de la revue Valados Usitanos ( sept. – déc. 2005), p.13-22, consacré à la "Casa delle lapidi" de Bousson, m'a conduit , au cours de cette année 2006, à réfléchir aux problèmes posés par le jansénisme.
C'est ainsi qu'au long du XIX° siècle on peut déceler, me semble-t-il, si l'on y prête attention les traces de l'influence janséniste. En voici selon moi trois exemples.
D'abord Royer-Collard (1763-1845), figure de proue du parti des "doctrinistes" secrétaire de la commune de Paris jusqu'au 10 Août 1792, proscrit du 2 juin, plus tard rallié à l'idée d'une monarchie constitutionnelle, titulaire dès 1811 d'une chaire d'histoire de la philosophie en Sorbonne, d'où il devait dispenser un enseignement de teneur "spiritualiste". A n'en pas douter, un descendant direct du plus strict jansénisme.
On se souvient que Vigny, venant lui faire sa visite de candidature à l'Académie s'entendit répondre par le vieillard de 82 ans: " A mon âge, Monsieur, on ne lit plus on relit."
Alfred de Vigny justement, lui dont ses amis disaient qu'il n'était jamais entré en familiarité avec quiconque , même pas avec lui-même, serait peut-être mieux compris si l'on se tournait vers sa mère, nièce de l'abbé de Baraudin, janséniste affirmé, dont les livres ……….
Ce dernier…….rappeler la prédiction dont il avait été l'objet:" Dans mon enfance, disait-il, il m' été prédit que je deviendrai un grand saint . "Sainteté" entendu à la ……..de Port Royal, là encore n'en doutons pas.
Je pense, enfin, à Renouvier (1815-1903), le philosophe du néo-kantisme, né à Montpellier, lui aussi éduqué, avec rigueur, par sa sainte mère, toute nourrie de la substance des 3 valeurs du catéchisme de Mgr. Colbert, l'évêque de Montpellier de 1696 à sa mort (1738). Manuel de jansénisme pur et dur, rédigé par le Père Pouget, de l'Oratoire, aux propositions catéchétiques condamnées en 1712 et 1721, ce qui n'empêchait pas, un siècle plus tard, dans les années 1820, Madame Renouvier de l'utiliser pour l'éducation de son fils dont la doctrine philosophique devait en rester durablement marquée
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