Paul Amargier

Billet mars 2009

 

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mars 2009

Giordano Bruno

Le journaliste des "mots de minuit", à la TV, Philippe Lefait, présentant dans le Magazine Littéraire de janvier, p.41, le dernier ouvrage de Paul Auster "Seul dans le noir", écrit que "l'Amérique se bat contre elle-même et contre l'Histoire": "Giordano Bruno, le philosophe et théologien, conclut-il, fut supplicié pour moins..."

Ces lignes tombèrent sous mes yeux à la veille du 17 février, jour où en 1600 - c'était un jeudi- mon frère en St  Dominique, escorté par des pénitents, fut conduit au Campo dei Fiori pour y être exécuté: "mis nu, attaché à un poteau et brûlé vif", porte le document officiel.

Comment ne pas être bouleversé par le spectacle de cet homme de 52 ans qui disparaît, bâillonné, après sept ans d'incarcération dans les cachots romains de la Sainte Inquisition?

Surdoué, dès l'âge de sept ans il était déjà latiniste accompli, Bruno devenu frère prêcheur, après de brèves années de formation, se livra à une vie d'errance, allant de capitale en capitale, semant ses oeuvres qui, publiées aujourd'hui aux Belles Lettres, compteront vingt volumes.

Son sort, dans cette seconde moitié d'un XVI° siècle intolérant, ne pouvait qu'être funeste, puisqu' excommunié par les instances romaines d'une part, mais aussi, à Genève, par les calvinistes; en Allemagne par les luthériens...et c'est à la dénonciation par un faux  ami vénitien qu'il dût finalement d'être livré à ses bourreaux.

Au cardinal jésuite Saint Robert Bellarmin, revint la charge de présider (certaines séances étaient présidées par le pape en personne, Clément VIII Aldobrandini) le tribunal d'inquisition, avec quel zèle!

Après l'exécution de Bruno, c'est à la personne de Campanella, autre dominicain, que, derechef, le même tribunal, toujours présidé par Bellarmin consacra, de 1600 à 1634, le meilleur de ses soins. Un autre mois, j'y reviendrai, si Dieu le veut.

Lors de l'ultime interrogatoire, Giordano Bruno, après avoir entendu la sentence qui le condamnait, s'adressant à ses juges, leur rétorqua:"vous qui prononcez contre moi cette sentence, vous avez peut-être plus peur que moi qui la subis".

Site intenet du centre international Studi Bruniani: http://www.giordanobruno.it

 

 

 

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