Paul Amargier

Billet mai 2010

 

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mai 2010

Scarron - 1610

L'internaute modèle  qui après l'avoir créé gère avec abnégation le présent site, se plaignait auprès de moi de voir ce billet céder trop aisément à la veine nécrologique. Pourtant ce mois -ci avec l'assassinat d'Henri IV, un bel événement était à célébrer.

Docile, cependant, je préfère tourner mon regard vers l'anniversaire d'une joyeuse naissance, celle de quelqu'un dont on ne parle plus guère, Scarron, le maître du burlesque, époux de la petite fille d' Agrippa d'Aubigné, celle qui deviendra un jour la Maintenon...

C'est le 4 juillet 1610 que naquit le futur auteur du Virgile travesty, à Paris (où il mourra le 7 octobre 1660). Il eut pour père un conseiller au Parlement, qui, en secondes noces, épousa une mégère dont Scarron eut à souffrir. Le père se prénommait Paul et, au baptême, donna ce même prénom à son fils, car disciple de l'Apôtre des Nations, il n'en pouvait concevoir de meilleur. Un petit volume de lettres de Saint Paul ne le quittait jamais et, auprès de qui se prêtait à l'entendre, le magistrat partageait son enthousiasme pour la doctrine paulienne. C'était à la limite plus du "paulinisme" que du christianisme. D'ailleurs le Prince de Condé l'avait surnommé "l'Apôtre", sobriquet qui lui resta.scarron

Orienté vers la carrière ecclésiastique le jeune Paul ne devait en rien suivre les treaces de l'auteur de ses jours, réservant ses ferveurs, très tôt, aux séductions des "burlesques" italiens, ainsi qu'aux romanciers espagnols. Il eut quelque mérite d'opter pour ce gay saber, car atteint d'affection rhumatismale, il demeura par suite  de traitement aberrants, à tout jamais perclus, offrant le spectacle d'un raccourci de la "misère humaine" pour reprendre son propre mot, n'ayant gardé de valide que sa langue et son esprit aux étincelantes réparties.

Activité intellectuelle et production littéraire considérables: poésies, pièces de théâtre, pamphlets, nouvelles, romans , œuvres toutes bourrées de fantaisie cocasse, de moqueries capricieuses, lui valurent un franc succès, tant auprès de l'élite que du populaire.  Le Roman Comique (paru en 1651), son chef d'œuvre, fait le mieux comprendre ce que fût sa croisade menée en réaction aux excès des précieux, au bénéfice des seules réalités de la vie.

 

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