Paul Amargier

Billet janvier 2012

 

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janvier 2012

312

Le Professeur Paul Veyne a choisi de présenter, dans son ouvrage intitulé Quand notre monde est devenu chrétien paru chez Albin Michel en 2007 (18,00€), comme date fondatrice, l'événement de l'automne 312 survenu au Pont Milvius à Rome: la victoire acquise par Constantin, au lendemain du fameux songe. En cette année 2012, il importe de relire ce remarquable essai pour en faire une base de travail aux inépuisables ressources.

On y joindra la biographie due à la plume alerte sonfge de constantin - Piero della Francescade Lucien Jerphagnon - qui vient de nous quitter - consacrée à la figure de Julien dit l'Apostat, parue au seuil en janvier 1986 (aujourd'hui disponible dans la collection Texto (10,00€).

Lors de la parution, le critique du Canard Enchaîné (n° du 12 février 1986) - il s'agissait me semble-t-il, d'Yvan Audouard - disait son enthousiasme, émerveillé qu'il était par tant de rigueur jointe à une expression toute de finesse et de bonne humeur.

Ravi de pouvoir enfin comprendre les raisons profondes de tant de querelles théologique restées jusque là obscures, désormais saisies dans la clarté de leurs implications politico-sociales, on ne peut que partager un tel enthousiasme à la lecture de ces pages où se manifeste la jubilation éprouvée par un auteur qui fut doué d'un étonnant pouvoir de communication avec son public.

Pour conclure, écoutons Constantin, devenu empereur, confesser humblement à des évêques réunis en synode, qu'il n'a pas toujours connu cette vérité, qu'il entend servir, et qu'il lui est arrivé en ses jeunes années, au concile d'Arles, par exemple, de manquer à la Justice divine; "J'ignorais alors qu'un Dieu pénétrait les secrets de mon cœur".

Paul Veyne qui cite ce fragment d'une homélie impériale, fait justement remarquer à ce propos que c' est déjà le sero te amavi de Saint  Augustin qui se trouve là. Et toujours grâce à lui, nous pouvons méditer la lettre adressée à Arius par Constantin, où ce dernier adjure  l'hérésiarque de ne plus diviser le peuple des fidèles, ce qui rendrait ainsi à son empereur, au lieu des larmes, des jours sereins et de paisibles nuits. Puissions-nous, à notre tour, jouir de jours sereins et de nuits paisibles au long de ce nouvel An de Grâces qui s'ouvre devant nous.


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