Paul Amargier

Billet janvier 2009

 

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Janvier 2009

En latinité

Aux délicatesses de l'amitié, je dois d'avoir trouvé dans mon soulier, au matin de ce Noël, deux merveilleux ouvrages:

  • l'essai de Wilfried Stroh, Le latin est mort vive le latin et

  • La traduction due à Marie Darrieussecq, des Tristes et des Pontiques d'Ovide,

de quoi plonger  avec bonheur dans un bon bain de latinité.

1. D'une part la version française (due aux soins de Sylvain Blunz et aux éditions "Les Belles Lettres") de la "petite histoire d'une grande langue", que W. Stroh, professeur de philologie à Munich (lui, qui n'hésite pas à venir parler latin, en direct à la TV bavaroise) déroule en une vingtaine de chapitres qui se dévorent, tant le ton en est allègre de bout en bout.

On y apprend que c'est à un français, le professeur de latin de Montaigne, arc Antoine Muret, que l'on doit,  en 1583, l'expression qualifiant le latin de "langue morte". Pour affirmer le contraire, le latiniste allemand prouve le mouvement en marchand, nous entraînant dans un parcours jubilatoire aux allures fort réjouissantes.

2. D'autre part, confiée à son éditeur habituel "P.P.L.", la traduction à laquelle M. Darrieussecq nous dit avoir travaillé un an durant (voir son article dans le Magazine Littéraire de janvier 2009, p.90-91, nous offre sous le titre Tristes Pontiques, les deux derniers recueils d'Ovide.

S'il y a quelque chose qui peut prouver que le latin est bien vivant, c'est cette traduction nouvelle, si parfaitement réussie: constater que 2 mille ans après - puisque c'est en l'an 9 qu'Ovide, exilé, pour survivre entreprend son oeuvre -  Oeuvre qui nous happe au point de nous envoûter...

Certes le talent de la traductrice y est pour beaucoup, mais parce qu'avant tout elle a su nous restituer, au plus près, les mouvements même de l'âme du poète, à travers les sortilèges d'une langue parfaitement maîtrisée. Oui, langue accomplie, bien faite pour défier l'usure des siècles.

 

 

 

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