Paul Amargier

Billet février 2013

 

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février 2013

Boèce 2

Restons avec Boèce, dont il faut lire la Consolatio Philosophae , comme le faisait Dante après la mort de Béatrice.

En 1989, à Marseille, Boulevard de la Pomme, mes excellents amis Achard, de l'imprimerie Robert, sortaient de leus presses, en format livre de poche, pour le compte des éditions Rivages, une traduction de ce chef d'œuvre due à Colette Lazam; texte précédé d'une étude de Marc Fumaroli qu'on ne peut que reprendre tant  elle apparaît un quart de siècle après, comme essentBoèceielle: " Pas plus que la philosophie de Boèce n'est incompatible avec la théologie chrétienne, écrit le Professeur au Collège de France ( p.10), son éloquence sévère n'est incompatible avec la poésie lyrique. C'est peut-être même cette façon de faire tenir, comme par surcroît, la plus haute spiritualité à laquelle un chrétien peut prétendre et la plus haute splendeur proprement poétique et littéraire, dont puisse en réclamer un disciple des muses."

On croirait entendre Boèce en personne nous exhortant à ne rien craindre des séductions poétiques: dulces ante amnia musae, pour reprendre un mot cher au cœur de l'abbé André Brémond; ou encore, osant aller plus loin avec la remarque de Saint Jérôme, dans sa lettre 147: carmen pertinet ad sanctos: le poème sied aux saints . C'est leur affaire ce fut celle de Boèce, qui dans son œuvre n'hésite pas à passer de  la prose à la versification, le temps de céder aux visitations des Muses dans son cachot, entre deux séances de torture endurées avec grandeur d'âme, et les visitations de l'Esprit-Saint.

là est l'apport de Boèce à la culture européenne, dont il est l'un des pères fondateurs, précurseur du mouvement aristotélicien du XIII siècle, par ses traductions d'Aristote, en latin, et, par son exemple de parfait humaniste, le lointain animateur de ce que la Renaissance lui doit, sorte de rampe de lancement aussi bien pour Pétrarque, au XIV° siècle, que pour Erasme, au XVI °, qui n'ont jamais cessé de se réclamer de lui.



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