Paul Amargier

Billet février 2011

 

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février 2011

Racine

Il  y aun an de cala, l'occasion me  vint  d'un libraire charentais ( Du Lérot) proposant à un prix fort modique un exemplaire du Racine de Thierry Maulnier. Depuis mon adolescence, je désirai lire cet ouvrage d'un compatriote alésien , sans y être jamais parvenu. Je me précipitai donc et reçus le précieux Thierry Maulnier Racinevolume -bonheur suprême- "non découpé" (dans le tirage de 1939, l'original ayant été publié chez Gallimard, en 1935).

Ce chef, d'oeuvre un an après ma première lecture, je viens de le reprendre. Il ne s'agit pas d'une biographie. L'auteur a voulu montrer que Racine  est un dramaturge de la vie intime. Et nul plus que lui.

Par ailleurs, nulle oeuvre ne doit aussi peu à l'effort et aussi peu au hasard. Le type de facilité; sous le signe duquel se placent ses réussites, comporte le juste degré qu'il faut de noblesse et de simplicité.

Là, tout n'est que grâce et parfait bonheur; un irrésistible cristal. Bref, Racine,  tel qu'en lui même le change la perfection de son art.

"Racine pousse la technique de son art jusqu'au point où une technique est enfin parfaite, c'est à dire oubliée. Il donne son sens incomparable à ce beau mot de "policé" dont l'usage se perd aujourd'hui avec l'occasion d'en user. C'est là, sans doute, son privilège ", écrit Thierry Maulnier (p.24).

En aucun de ses moments l'existence de ce classique ne porte la marque d'une destinée exceptionnelle. Peut-être est-ce à lui que la nature française doit  de n'avoir point engendré de ces êtres  légendaires irréels qui ornent les mythologies des civilisations  nos voisines. Notre civilisation nationale, elle n'a fourni au contraire qu'une  suite d'êtres étonnament humains. Telle était du moins l'opinion d'un autre racinien, Giraudoux.

La tragédie  n'ntrera dans la vie de l'auteur de Phèdre qu'avec le débat aurour de Port-Royal. Aussi écrira -t-il  l'Abrégé de l'histoire de Port -Royal, texte dans lequel Thierry Maulnier nous invite à voir "le monument inégalable de l'art d'écrire" (p.132).

Sans oublier que l'art n'est pas inépuisable et que la vie est courte: Ars longa, vita brevis, disait l'adage antique (c'est le premier des Aphorismes d'Hippocrate).

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