Paul Amargier

Billet décembre 2010

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décembre 2010

Léon XIII

L'année qui s'achève aura connu bien des célébrations, de Frédéric Chopin à Maurice de Guérin et Musset. Il ne faudrait pas omettre de célébrer aussi le pape Léon XIII, né de même en 1810 (2 mars), à Carpineto près d'Agnani, au foyer des comtes Pecci.

Le petit Joacchino se manifesta tôt comme remarquablement doué. C'est ainsi qu'à l'äge de 13 ans, pour consoler le vieux pontife Pie VII de l'incendie dévastateur de la basilique St Paul, à Rome, en 1823, le jeune rhétoricien composa un poème de 200 vers en hexamètres latins.

Ordonné prêtre en 1837, Pecci fut nommé par Grégoire XVI, en 1843, nonce à Bruxelles. Nous savons de reste que les affaires belges sont quasi insolubles. Désavoué dans ses initiatives, le jeune diplomate - promoveatur ut amoveatur - fut pourvu du siège épiscopal de Pérouse, où il devait demeurer 30 ans. Là, son activité pastorale s'avéra particulièrement féconde. Il y forgea sa véritable personnalité.

Promu au cardinalat par Pie IX en 1853, il lui succéda, lors du conclave de février 1858, inaugurant un pontificat de 25 années (mort le 20 juillet 1903).

On pourrait reprendre, pour qualifier d'un mot le pontificat de Léon XIII, le titre donné par le prophète Isaïe (IX-6) au Messie: pater futuri saeculi, tant le pontife, dans ses paroles et son action, se montra résolument tourné vers l'avenir.

La perte du pouvoir temporel et de la souveraineté sur les Etats pontificaux,source de souffrance pour son prédécesseur, fut au contraire vécue par lui comme une libération: l'occasion offerte d'une rupture sans concession vis à vis de toutes les tentations théocratiques.

Les encycliques qui se succédèrent, illustrent une telle volonté, d'ouverture... jusqu'à Rerum Novarum, en 1891, sur la situation sociale.

Un geste symbolique fut encore celui qu'il posa lorsqu'il éleva à la dignité cardinalice le prêtre anglais John Newman, que l'actuel pape Benoît XVI vient de proclamer bienheureux.

En ce qui concerne la France , on se souviendra de son appel à la pacification religieuse (encyclique Inter gravississimas de février 1892), qui invita les catholiques français à se rallier à la République.

C'est dans un style élevé que ce grand pontife sut traiter d'une plume personnelle les questions majeures posées par une civilisation en mouvement, qui, aujourd'hui encore, ne cessent de faire problème.

 

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