Paul Amargier

Billets: décembre 2007  

 

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décembre 2007

2007 année Mabillon

L'année 2007 dédiée à Vauban,mort en 1707, a été dignement célébrée. En ce mois de décembre qui la clôt, il est me semble-t-il opportun de saluer une mémoire  qui,  pour être moins prestigieuse que celle du maréchal de Louis XIV, ne s'impose pas moins grâce à de solides qualités , celle du moine mauriste Jean Mabillon (1632 -1707).

C'est en effet au jour de sa fête patronale, Jean l'Évangéliste (27 décembre) que Mabillon rendit son âme à Dieu, à l'âge de 75 ans, au terme de grandes douleurs, après un transport en litière depuis l'abbaye de Chelles (près de Neuilly-sur-Marne) où l'avait appelé un programme de travail jusqu'à son monastère parisien de St Germain des Prés. Venait de toucher à son terme une existence totalement vouée à la sagesse et au savoir.

On ne peut que se réjouir de voir aujourd'hui offert au public, dans la collection " Bouquins" sous le titre "Le moine et l'historien", un recueil des oeuvres de Mabillon présenté par Odon- Hurel.

Déjà en 1988, la philosophe Blandine Kriegel avait publié aux P.U.F. le tome I de sa thèse"Les historiens et la monarchie", consacré à Mabillon, où se trouve étudié le rôle fondateur joué par le grand mauriste dans l'établissement d'une école de critique historique.

Placé par le bibliothécaire de l'abbaye parisienne de Saint Germain des Prés , Dom d' Achery, à la tête d'une équipe de jeunes chercheurs, valeureux, recrutés dans les rangs bénédictins, Mabillon devait se révéler, dans cette fonction, un incomparable animateur.

Sa pierre tombale jouxte  scellée dans un mur de l'église Saint Germain des Prés, jouxte  celle de Descartes, symbole de ce que les deux hommes ont apporté, chacun dans sa propre discipline, aux amateurs de vérité.

Comme Descartes  nous a légué ses  "Regulae ad directionem ingenii" ainsi Mabillon avec sa Méthode de critique diplomatique, son Traité des Etudes, a jeté les bases d'une "ratio studiorum" toute dédiée à la formation de l'esprit critique...

La voie était désormais  ouverte pour ceux qui, à son exemple, ont opté pour une conception renouvelée de l'histoire et du métier d'historien..

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NB. Au côté de Mabillon n'ayons garde d'oublier l'oratorien Richard Simon (1638 - 1722) menant le même combat, dans le camp de la critique biblique .

 

 

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