Paul Amargier

Billet avril 2013

 

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avril 2013

Mgr Buquet

Au lendemain de la fameuse bataille d'Hernani (1830), le pays pris conscience qu'une génération nouvelle surgissait, avide de prendre le pouvoir.

Dès 1804, trois ou quatre prêtres parisiens particulièrement éclairés avaient perçu la montée du phénomène. Pour répondre aux aspirations de cette nouvelle vague, ils décidèrent de fonder un établissement de formation de la jeunesse, où serait dispensée une éducation chrétienne,  proposée dans un esprit d'ouverture. Ce fut Stanislas.

C'est dans ce cadre que l'on vit s'épanouir depuis, bien de jeunes élèves aux noms qui nous sont familiers, comme Barbey d'Aurevilly et son ami Maurice de Guérin, Jules Lemoine..
Le responsable, maître éducateur dBuquete cette réussite pédagogique des années 1830-50, fut l'abbé  Buquet (1796-1872).
D'abord professeur, puis maître des études, enfin directeur de l'établissement, cet ecclésiastique remarquable fut ensuite promu en 1863 à l'épiscopat, auxiliaire de l'archevêque de Paris, Mgr Darboy.
Ce dernier connut  une fin tragique, puisque assassiné le 24 mai 1871, et Mgr Buquet ne tarda pas à le suivre dans la tombe, mort le 17 janvier 1872.
C'est à un de ses disciples, Jules Lemoine (1815-1892), directeur du Journal des Débats, de l'Académie Française en 1875, qu'il revint de rédiger dans son périodique la notice nécrologique du prélat décédé:
"Un juste, un saint vient de nous être enlevé . Dans les temps tumultueux où nous vivons, les jeunes gens autrefois sortis de ses mains savaient de quel côté il devaient regarder quand ils voulaient voir l'image vivante de la bonté et de la piété, de la pureté, en un mot de la vertu..."
Le portrait du prélat que nous reproduisons dit bien le tempérament du modèle, faisant irrésistiblement  penser à un Bonaparte qui en serait resté au Pont d'Arcole: "habité d'une sorte de génie", remarque un autre de ses fidèles disciples,
Barbey d'Aurevilly, alors que Maurice de Guérin, le délicat poète, se souvient de lui "comme le voyageur égaré se souvient de la source dans le désert". Magnifique éloge de ce prêtre dont on peut, me semble-t-il, garder mémoire éternelle!




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